LES FIANçAILLES : TEMPS DE DISCERNEMENT
Fonder un foyer nécessite une longue
préparation que constituent les fiançailles : temps de vérité et de
fidélité
Ce mot à trois syllabes revêt trois
sens vidés de son essentiel : pour certains, c’est vivre ensemble, sans
être marié ; pour d’autres, c’est sortir avec quelqu’un, pour d’autres
encore, c’est pour désigner le fait qu’on a un copain, une copine, un peu plus
sérieux qu’un simple flirt.
Selon le dictionnaire, les
fiançailles désignent la promesse de mariage, ou la cérémonie où l’on fait
cette promesse, ou le temps compris entre la promesse du mariage et le mariage
lui-même.
Le vocabulaire chrétien lui donne un
sens bien éclairé et précis : En effet le mariage, don mutuel des
conjoints : « Je me donne à toi pour t’aimer fidèlement, tout au long
de notre vie, et je te reçois comme époux », pour le meilleur contre le
pire pour toujours, exige un temps de préparation, un temps de discernement. Si
on se marie « pour toujours » dans la fidélité, il faut alors prendre
le temps pour bien poser la fondation qui résistera contre toute tempête.
Alors les fiançailles sont donc un
temps de discernement, où les amoureux prennent le temps de vérifier qu’ils
sont vraiment capables de passer toute leur vie ensemble, que cet engagement
est possible et réaliste. Pendant cette période, rien n’est joué
d’avance : on apprend à se connaître, à se côtoyer, à vivre ensemble. Ceux
qui sont en fiançailles sont encore des célibataires, qui se savent appelés au
mariage, qui ont un projet de vie commune, mais pas encore de promesse
définitive. On peut et on doit pouvoir se dire non ou changer d’avis si on
constate que c’est nécessaire. Vivre ensemble pendant les fiançailles, c’est au
fond se tromper soi-même : « je te dis que je me donne alors qu’en
fait, au fond de moi, ma décision de me donner à toi définitivement n’est pas
encore prise. » C’est donc un temps de vérité et de sincérité, un temps de
fidélité et de responsabilité, un temps à valoriser et à ‘’dignifier’’. Ce
n’est pas un temps de fornication ni concubinage comme se passe souvent, mais
un temps de maîtrise de soi et d’orientation.
On peut alors comprendre pourquoi
l’Eglise demande qu’il n’y ait pas de relations sexuelles durant les
fiançailles ? Beaucoup pensent que c’est parce qu’elle a peur de la
sexualité, ou la rejette, ou la diabolise. Pas du tout. C’est que la sexualité
est tellement belle, justement, qu’elle risque de prendre beaucoup de place au
niveau affectif et physique. Et diminuer sérieusement la capacité de discernement
propre à ce temps. C’est tellement fort de se retrouver dans les bras de son
amoureux, surtout si le plaisir est partagé, qu’on en oublie tout le reste. On
se marie, et on se réveille un matin en se disant qu’on s’est trompé de
conjoint.... Nul n’a le droit de se tromper sur son choix.
Chers jeunes, soyons patients et
responsables pour un mariage heureux et digne. Le jeune qui vit aujourd’hui le
moment des fiançailles avec sagacité se donne des armes pour son équilibre
affectif et pour sa fidélité conjugale demain.
Père Georges Willibrord GAYET, gayetleparisien@yahoo.fr