POURQUOI LA FÊTE DU SACRE-CŒUR ?
D’après l’histoire, l’institution
de la fête du Sacré-Cœur, a été une volonté du Christ lui-même lors d’une
apparition privée à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, une religieuse du
monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, en juin 1675 : « Je te demande que le premier vendredi après
l'octave du saint sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon
cœur... ». Après un temps de
discernement, le témoignage de Marguerite-Marie est recueilli et appuyé par ses
supérieures et par le père jésuite Claude la Colombière.
Dès 1687, l'ordre de la Visitation présente à Rome une
demande de reconnaissance officielle de cette fête. Ce souhait n'aboutit pas
immédiatement. La congrégation romaine des rites rejette le projet ou le
reporte, notamment en 1697, 1707 et 1727, pour différentes raisons :
- Le calendrier liturgique comporte en effet déjà beaucoup de fêtes religieuses.
- L'autorisation d'une nouvelle fête ne peut se baser uniquement sur des faits mystiques, ceux-ci n'étant d'ailleurs pas encore officiellement reconnus par l'Église.
- Il faut que le sens théologique de la célébration soit conforme à la doctrine de l'Église. Or, une difficulté théologique se pose quant à la consécration d'une fête au cœur du Christ. Le Christ est déjà honoré dans de nombreuses célébrations liturgiques, à commencer par toutes les eucharisties où, selon la foi catholique, il se livre tout entier dans l'hostie. Pourquoi dès lors rajouter une fête qui mettrait plus spécialement l'accent sur son cœur ? Celui-ci est encore trop perçu sous l'angle d'un organe physiologique uniquement.
- Enfin, l'intérêt pastoral de la célébration demandée doit être manifeste. Le pape Benoît XIV, dans « De servorum Dei Beatificatione », pose donc comme condition préalable à la création d'une nouvelle fête liturgique, que des demandes explicites des autorités religieuses et civiles lui parviennent du monde entier.
Dans les années 1760, des dizaines de suppliques en
faveur de cette fête sont envoyées à Rome. Elles sont écrites par des évêques,
des supérieurs d'ordres religieux et des hommes d'états. Finalement, Rome donne
son approbation et le 6 février 1765, le pape Clément XIII institue
officiellement la fête du Sacré-Cœur. En réponse aux demandes de
l'archiconfrérie romaine et des évêques de Pologne, il leur accorde
l'autorisation de célébrer cette fête. Une messe et un office spécifique sont
ratifiés par le Saint-Siège le 11 mai de la même année.
Les raisons qui ont prévalu à cette autorisation sont
de divers ordres. Premièrement, la dévotion au Sacré-Cœur est de plus en plus
présente dans l'Église. Ensuite, la signification doctrinale donnée au
Sacré-Cœur, ou Cœur de Jésus, a progressé. Celui-ci est avant tout défini par
l'Église catholique romaine comme le symbole de l'amour divin par lequel le
Fils unique de Dieu a pris la nature humaine et s'est livré pour les
hommes :
Le 23 août 1856, le pape Pie IX, à la demande des
évêques français, étend la fête du Sacré-Cœur à toute l'Église catholique. Il
l'inscrit ainsi au calendrier liturgique universel.
Lectures et Évangiles de la messe du Sacré-Cœur
- Année A :
- Livre du deutéronome, 7, 6-11
- Psaume 102
- Première lettre de saint Jean, 4, 7-16
- Évangile selon saint Mathieu, 11, 25-30 (Jésus, doux et humble de cœur)
- Année B :
- Livre d'Osée, 11, 1-9
- Cantique, Isaïe 12
- Lettre de saint Paul aux Ephésiens, 3, 8-19
- Évangile selon saint Jean, 19, 31-37 (Le coup de lance)
- Année C :
- Livre d'Ezéchiel, 34, 11-16
- Psaume 22
- Lettre de saint Paul aux Romains, 5, 5-11
- Évangile selon saint Luc, 15, 3-7 (La brebis perdue)
Père Georges Willibrord GAYET gayetleparisien@yahoo.fr