"Espace dédié et consacré à la jeunesse catholique du diocèse de Porto-Novo!..."
"SAINTE THERESE DE L'ENFANT JESUS, PRIEZ POUR NOUS!..." " FERVENTE ANNEE LITURGIQUE & FRUCTUEUX TEMPS DE L'AVENT "
ANNEE DE LA FOI ! "Dieu nous aime. N’ayons pas peur de l’aimer. La foi se professe par la bouche et par le cœur, par la parole et par l’amour" Pape François "
Affichage des articles dont le libellé est Catéchèse. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Catéchèse. Afficher tous les articles

mercredi 23 octobre 2013

ET SI L'HISTOIRE DE MON EGLISE M'ETAIT CONTEE :


INTRODUCTION

Au cours du deuxième concile du Vatican, l’Église catholique romaine, dans une prise de conscience renouvelée de sa mission, de sa nature, de ses structures, a cherché à se définir de manière assez neuve dans son rapport au monde : plus lucidement respectueuse de la liberté des consciences et davantage sensibilisée aux urgences du service des hommes, elle s’est en outre engagée sur la voie d’un rapprochement avec les diverses confessions chrétiennes.
Il y a intérêt à relire ainsi son histoire. Quelles crises sont à l’origine des schismes et des séparations que l’on voudrait maintenant dominer ? Par quels cheminements en est-on venu à vouloir servir les hommes dans leurs requêtes terrestres les plus vitales plutôt qu’à prétendre seulement les amener tous à l’obéissance de la foi et à la sujétion à l’Église romaine ? Quelles ont été les vicissitudes du rapport de l’Église avec le monde ? Réussissant à y prendre place, elle a cru un moment diriger celui-ci ; le voyant ensuite échapper à son emprise, puis se raidissant contre lui, elle déclare aujourd’hui ne vouloir que le servir...
Les phases principales de l’histoire de l’Église catholique peuvent ainsi se distinguer à partir de quelques moments cruciaux où se modifie la manière dont elle entend accomplir sa mission d’évangéliser toutes les nations.
La prédication apostolique du jour de la Pentecôte marque le point de départ. Avec la conversion de Constantin (313), l’Église accède à un nouveau type de relation avec le pouvoir, la richesse et le conformisme social ; elle s’insère alors progressivement dans les structures de l’Empire romain, dont elle utilisera l’héritage pour « éduquer » les peuples barbares. Au moment où se consomme la rupture entre l’Orient et l’Occident, la réforme grégorienne (fin du XIe s.) conduit à faire du pape le chef suprême d’une Europe dont la foi chrétienne assure l’unité. Le conflit entre Boniface VIII et Philippe le Bel est la première des crises qui vont peu à peu disloquer la Chrétienté. Le concile de Trente (1545-1563), sanctionnant les déchirures issues de la Réforme, ouvre une période où le catholicisme, géographiquement agrandi par son implantation outre-mer, mais plus étroitement enfermé dans ses formes latines, affirme et déploie ses valeurs sans réussir à assimiler celles d’une nouvelle culture qui s’élabore. Le pontificat de Léon XIII (1878-1903) remet l’Église à l’écoute des questions que pose le monde du travail, de la liberté politique, de la science. C’est l’amorce, très lointaine encore, du deuxième concile du Vatican.
 
(Document de source: Article Catholicisme in Encyclopaedia Universalis)

vendredi 25 janvier 2013


 BENOÎT XVI EXHORTE LES JEUNES 
A L'ANTICONFORMISME CHRÉTIEN


Benoît XVI exhorte tous les baptisés et spécialement les jeunes à l’anticonformisme chrétien.
Le pape a en effet tenu l’audience générale du mercredi, ce 23 janvier 2013, en la salle Paul VI du Vatican, en présence de milliers de visiteurs, et il a médité sur la profession de foi du chrétien et les promesses du baptême.
« Croire en Dieu, a expliqué le pape, fait de nous des porteurs de valeurs qui, souvent, ne coïncident pas avec les modes et les opinions en vogue ; cela nous demande d’adopter des critères et d’assumer des comportements qui n’appartiennent pas à la manière de penser générale ».

Il invite à ne pas avoir peur : « Le chrétien ne doit pas avoir peur d’aller « à contre-courant » pour vivre sa foi, en résistant à la tentation de « se conformer ». »
Aux jeunes, le pape a dit en français : « Fiers de votre foi, n’ayez pas peur d’aller à contre-courant ! Résistez à la tentation du conformisme ! Apportez Dieu là où existent les idoles, l’égocentrisme et l’illusion de la toute-puissance de l’homme ».
Benoît XVI a souligné les deux dimensions de la foi comme « don de Dieu » et comme « responsabilité » de la liberté humaine : « La foi est un don de Dieu et un engagement personnel. Elle insère le chrétien dans le monde et dans l’histoire. »

Le pape se réfère à la grande figure du patriarche Abraham : « Dans la Bible, Abraham est la première grande figure de référence pour parler de la foi. Il obéit à Dieu qui l’appelle à tout quitter. Il part dans l’obscurité, sûr cependant de la promesse d’une nouvelle terre et d’une paternité, malgré la stérilité de sa femme ».
Le pape souligne ce regard profond d’Abraham sur la réalité, et qui est typique du regard de foi : « Abraham discerne au-delà des apparences le dessein de Dieu qui est bénédiction ».

Voilà donc la paternité d’Abraham : « C’est pourquoi, continue Benoît XVI, il est béni et il est le père des croyants : ceux qui acceptent de marcher à sa suite dans l’obéissance à l’appel de Dieu ».
Le pape actualise cet exemple pour la vie du baptisé : « Quand nous affirmons : « Je crois en Dieu », nous disons comme Abraham : « j’ai confiance en toi ; je m’abandonne à toi, Seigneur ». Dire « Je crois en Dieu » signifie aussi fonder ma vie sur Dieu, laisser sa Parole m’orienter ».

Il insiste sur la conversion du cœur que requiert l’adhésion de foi : « Avec le don de la foi reçu au baptême, c’est toute ma personne qui doit se convertir. La foi nous rend pèlerins sur la terre, des porteurs de valeurs qui ne coïncident pas souvent avec la mode ».

Mais cettte liberté du chrétien par rapport aux conformismes est source de plénitude, conclut le pape: « Je crois en Dieu », nous pousse à sortir de nous-mêmes comme Abraham, pour porter dans la réalité quotidienne la présence de Dieu qui ouvre à une plénitude de vie qui ne finira jamais ».

  Source: zénit. org

Père Georges Willibrord GAYET, gayetleparisien@yahoo.fr

mercredi 24 octobre 2012

QU'EST CE QUE LA FOI? CATECHESE DU PAPE

Chers frères et sœurs,
Mercredi dernier, avec le début de l’Année de la foi, j’ai commencé une nouvelle série de catéchèses sur la foi. Et aujourd’hui, je voudrais réfléchir avec vous sur une question fondamentale : qu’est-ce que la foi ? La foi a-t-elle encore un sens dans un monde où la science et la technique ont ouvert des horizons encore impensables il y a peu de temps ? Que signifie croire aujourd’hui ? En effet, notre époque a besoin d’une éducation de la foi renouvelée qui comprenne bien sûr une connaissance de ses vérités et des événements de la foi, mais surtout qui naisse d’une véritable rencontre avec Dieu en Jésus-Christ, d’un amour pour lui, d’une confiance en lui, au point que la vie tout entière en soit impliquée.
Aujourd’hui, parmi tant de signes de bonté, se développe aussi autour de nous un certain désert spirituel. Parfois, en entendant tous les jours des nouvelles de certains événements, on a comme la sensation que le monde ne va pas vers la construction d’une communauté plus fraternelle et plus pacifique ; les idées mêmes de progrès et de bien-être dévoilent aussi leurs ombres. Malgré la grandeur des découvertes de la science et des succès de la technique, l’homme ne semble pas aujourd’hui être devenu plus libre, plus humain ; tant de formes d’exploitation, de manipulation, de violence, d’abus, d’injustice demeurent encore… Un certain type de culture aussi a enseigné à évoluer seulement dans l’horizon des choses, du faisable, à ne croire qu’en ce qu’on peut voir et toucher de nos mains. D’autre part aussi on constate un nombre croissant de personnes qui se sentent désorientées et qui, dans leur tentative d’aller au-delà d’une vision seulement horizontale de la réalité, sont prêtes à croire tout et son contraire. Dans ce contexte, certaines questions fondamentales émergent de nouveau, beaucoup plus concrètes qu’elles ne le semblent à première vue : quel est le sens de la vie ? Y a-t-il un avenir pour l’homme, pour nous et pour les nouvelles générations ? Dans quelle direction orienter les choix de notre liberté pour pouvoir mener une vie bonne et heureuse ? Qu’est-ce qui nous attend après la mort ?
On perçoit dans ces questions impérieuses combien le monde de la planification, du calcul exact et de l’expérimentation, en un mot le savoir de la science, bien qu’il soit important pour la vie de l’homme, ne suffit pas. Nous n’avons pas seulement besoin de pain matériel, nous avons besoin d’amour, de sens et d’espérance, d’un fondement sûr, d’un terrain ferme qui nous aide à donner un sens authentique à notre vie même dans les crises, dans l’obscurité, dans les difficultés et les problèmes quotidiens. La foi nous donne justement cela : c’est un abandon confiant à un « Tu » qui est Dieu, qui me donne une certitude différente, mais pas moins solide que celle qui me vient d’un calcul exact ou de la science.
La foi n’est pas simplement un assentiment intellectuel de l’homme à des vérités particulières sur Dieu ; c’est un acte par lequel je me confie librement à un Dieu qui est Père et qui m’aime ; c’est une adhésion à un « Tu » qui me donne espérance et confiance. Certes, cette adhésion à Dieu n’est pas privée de contenus : par elle nous sommes conscients que Dieu lui-même s’est montré à nous dans le Christ, a fait voir son visage et s’est réellement fait proche de chacun de nous. Et même, Dieu a révélé que son amour pour l’homme, pour chacun de nous, est sans mesure : sur la Croix, Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu fait homme, nous montre de la manière la plus lumineuse qui soit jusqu’où va cet amour, jusqu’au don de lui-même, jusqu’au sacrifice total.
Dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, Dieu descend au plus profond de notre humanité pour la ramener jusqu’à lui, pour l’élever à sa hauteur. La foi consiste à croire en cet amour de Dieu qui ne diminue pas devant la méchanceté de l’homme, devant le mal et la mort, mais qui est capable de transformer toute forme d’esclavage, en donnant la possibilité du salut. Avoir la foi, alors, c’est rencontrer ce « Tu », Dieu, qui me soutient et m’accorde la promesse d’un amour indestructible, qui non seulement aspire à l’éternité mais la donne ; c’est me confier à Dieu avec l’attitude d’un enfant qui sait bien que toutes ses difficultés, tous ses problèmes sont en sécurité dans le « tu » de sa mère.
Et cette possibilité de salut, à travers la foi, est un don que Dieu offre à tous les hommes. Je pense que nous devrions méditer plus souvent – dans notre vie quotidienne caractérisée par des problèmes et des situations parfois dramatiques – sur le fait que croire de manière chrétienne signifie cet abandon de moi-même, confiant dans le sens profond qui me porte et qui porte le monde, ce sens que nous ne sommes pas en mesure de nous donner, mais seulement de recevoir, et qui est le fondement sur lequel nous pouvons vivre sans peur. Et cette certitude libératrice et rassurante de la foi, nous devons être capables de l’annoncer par la parole et de la montrer par notre vie de chrétiens.
Mais autour de nous, nous voyons tous les jours que beaucoup sont indifférents ou refusent d’accueillir cette annonce. A la fin de l’évangile de Marc, aujourd’hui, nous avons entendu les paroles dures du Ressuscité qui disaient : « Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné » (Mc 16, 16), il se perd. Je voudrais vous inviter à réfléchir là-dessus. La confiance dans l’action de l’Esprit-Saint doit toujours nous pousser à aller prêcher l’évangile, à donner le témoignage courageux de la foi ; mais, au-delà de la possibilité d’une réponse positive au don de la foi, il y a aussi le risque du refus de l’évangile, du non-accueil de la rencontre vitale avec le Christ.
Saint Augustin soulevait ce problème dans un de ses commentaires de la parabole du semeur : « Nous, du moins, nous parlons, disait-il, nous jetons et dispersons la semence. Parmi nos auditeurs il en est qui méprisent, il en est qui se plaignent, il en est qui rient. Si nous craignons tous ces auditeurs, il ne nous est plus possible de semer et nous devons nous attendre à mourir de faim à la moisson. Que la semence arrive donc jusqu'à la bonne terre » (De la discipline chrétienne, 13, 14). Le refus, donc, ne peut pas nous décourager. Comme chrétiens, nous sommes le témoignage de ce terrain fertile : notre foi, malgré nos limites, montre qu’il existe une bonne terre, où la semence de la parole de Dieu produit des fruits abondants de justice, de paix et d’amour, de nouvelle humanité, de salut. Et toute l’histoire de l’Eglise, avec tous ses problèmes, démontre aussi qu’il existe une bonne terre, qu’il existe du bon grain, et qu’il porte du fruit.
Mais posons-nous une question : d’où l’homme tient-il cette ouverture du cœur et de l’esprit pour croire en ce Dieu qui s’est rendu visible en Jésus-Christ mort et ressuscité, pour accueillir son salut, en sorte que Jésus et son évangile deviennent le guide et la lumière de son existence ? La réponse est celle-ci : nous pouvons croire en Dieu parce qu’il s’approche de nous et nous touche, parce que l’Esprit-Saint, don du Ressuscité, nous rend capables d’accueillir le Dieu vivant. La foi alors est avant tout un don surnaturel, un don de Dieu.
Le concile Vatican II affirme : « Pour exister, cette foi requiert la grâce prévenante et adjuvante de Dieu, ainsi que les secours intérieurs du Saint-Esprit qui touche le cœur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de l’esprit et donne ‘à tous la douce joie de consentir et de croire à la vérité’ » (Const. dogm. Dei Verbum, 5). A l’origine de notre cheminement de foi, il y a le baptême, le sacrement qui nous donne l’Esprit-Saint, faisant de nous des enfants de Dieu dans le Christ, et qui marque l’entrée dans la communauté de foi, dans l’Eglise : on ne croit pas par soi-même, sans la prévenance de la grâce de l’Esprit ; et on ne croit pas tout seul, mais avec des frères. A partir du baptême, tout croyant est appelé à revivre et à faire sienne cette confession de foi, avec ses frères.
La foi est don de Dieu, mais c’est aussi un acte profondément libre et humain. Le Catéchisme de l’Eglise catholique le dit clairement : « Croire n’est possible que par la grâce et les secours intérieurs du Saint-Esprit. Il n’en est pas moins vrai que croire est un acte authentiquement humain. Il n’est contraire ni à la liberté ni à l’intelligence de l’homme » (n. 154). Au contraire, il les implique et les exalte, dans un pari de la vie qui est comme un exode, c’est-à-dire une sortie de soi, de ses sécurités, de ses schémas mentaux, pour se confier à l’action de Dieu qui nous indique la route pour obtenir la vraie liberté, notre identité humaine, la vraie joie du cœur, la paix avec tous. Croire, c’est se confier en toute liberté et dans la joie au dessein providentiel de Dieu sur l’histoire, comme le fit le patriarche Abraham, comme le fit Marie de Nazareth. La foi est alors un assentiment par lequel notre esprit et notre cœur disent leur « oui » à Dieu, en confessant que Jésus est le Seigneur. Et ce « oui » transforme la vie, lui ouvre le chemin vers une plénitude de sens, la rend nouvelle, riche de joie et d’une espérance sûre.
 
Chers amis, notre époque a besoin de chrétiens qui ont été saisis par le Christ, qui grandissent dans la foi grâce à leur familiarité avec l’Ecriture sainte et les sacrements. De personnes qui soient comme un livre ouvert qui raconte l’expérience de la vie nouvelle dans l’Esprit, la présence de ce Dieu qui nous soutient en chemin et nous ouvre à la vie qui ne finira jamais. Merci.

lundi 15 octobre 2012

JE SUIS CRÉÉ À L'IMAGE DE DIEU: QU'EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ET COMPORTE? [Suite et Fin]

 
 
Quel est le rapport entre l’être à l’image de Dieu et la loi naturelle?
En créant l’homme à son image, Dieu a placé dans l’intimité de la conscience humaine une loi que la tradition appelle loi naturelle. Cette loi est d’origine divine, et la conscience que l’homme en a, est elle-même participation à la loi divine» (CTI, 60). Et le Compendium du CEC affirme à ce propos: «La loi naturelle, inscrite par le Créateur dans le coeur de tout homme, consiste en une participation à la sagesse et à la bonté de Dieu et exprime le sens moral originaire, qui permet à l’homme de discerner, au moyen de la raison, le bien et le mal. Elle est universelle et immuable et pose la base des devoirs et des droits fondamentaux de la personne, ainsi que de la personne et de la même loi civile». (416).

Cette loi est-elle perçue par tous?
«À cause du péché, la loi naturelle n’est pas toujours perçue par tous avec une clarté et spontanéité égale» (COMPENDIUM du CEC, 417). Pour cela «Dieu a écrit sur les tables de la Loi ce que les hommes ne réussissaient à lire dans leurs coeurs» (SAINT AUGSTIN).
Quelles sont les consé-quences que le péché a provoquées sur l’être humain créé à l’image de Dieu?
  • Le péché ne détruit pas, n’annule pas l’image de Dieu dans l’homme. L’homme est image de Dieu en tant qu’homme. Et tant qu’il est homme, c’est un être humain à l’image de Dieu. L’image divine est liée à l’essence humaine en tant que telle, et l’homme n’a pas le pouvoir de la détruire complétement.
  • Le péché, de par sa gravité objective et la responsabilité subjective de l’homme, souille l’image de Dieu en l’homme, la blesse, l’assombrit. C’est justement puisque le péché est comme une blessure de l’image de Dieu en l’homme, qu’il blesse, assombrit l’homme:
    • dans sa dignité, en provoquant une division à l’intérieur entre corps et esprit, connaissance et volonté, raison et émotions;
    • dans sa relation avec Dieu, avec soi-même, avec les autres, avec le créé.
  • Blessé par le péché, l’homme a besoin du salut. Et Dieu infiniment bon lui offre ce salut dans son Fils Unique Jésus-Christ qui libère, guérit les blessures de l’homme par sa Mort et Résurrection.
  • • La défiguration de l’imago Dei par le péché, avec ses inévitables conséquences négatives sur la vie personnelle et interpersonnelle, est donc vaincue par la Passion, Mort et Résurrection du Christ.
Quel modèle l’homme a-t-il pour réaliser son être à l’image de Dieu?
  • Avant tout, l’homme se comprend pleinement lui-même, et surtout son être à l’image de Dieu, seulement, à la lumière du Christ. «En réalité, le mystère de l’homme trouve la lumière seulement dans le mystère du Verbe Incarné. En effet, Adam, le premier homme était figure de l’homme futur, celle du Christ Seigneur. Christ, qui est le Nouvel Adam, en révélant effectivement le mystère du Père et de son amour, dévoile aussi pleinement l’homme à l’homme et lui fait connaître sa plus profonde vocation» (CONCILE VATICAN II, Gaudium et Spes, 22).
  • Le mystère de l’homme se clarifie donc seulement à la lumière du Christ, qui est l’image parfaite «du Dieu invisible, engendré avant toute créature» (Col 1,15) et qui nous introduit, à travers l’Esprit Saint, à une participation au mystère de Dieu, un et trine. «Le sens d’être créés à l’imago Dei nous est alors pleinement dévoilé seulement dans l’Imago Christi» (CTI, 53).
  • «Dieu le Père nous appelle à être ‘conforme à l’image de son Fils’ (Rm 8,29), par l’oeuvre de l’Esprit Saint qui agit d’une manière mystérieuse dans tous les êtres humains de bonne volonté, dans les sociétés et dans le cosmos, pour transfigurer et diviniser les êtres humains. En outre, l’Esprit Saint oeuvre à travers les sacrements, en particulier à travers l’Eucharistie» (CTI, 54).
  • Grâce à l’Esprit Saint, «la grâce salvifique de la participation au mystère pascal du Christ reconfigure l’imago Dei selon le modèle de l’Imago Christi (...). En ce sens, l’existence quotidienne de l’homme est définie comme un effort de conformation, toujours plus pleine, à l’image du Christ, en cherchant à dédier sa propre vie au changement pour arriver à la victoire finale du Christ dans le monde» (CTI, 56). Donc, nous devenons pleinement image de Dieu au moyen de la participation à la vie divine en Christ.

De quelle manière Christ est le modèle de tout homme dans le fait de vivre à l’image de Dieu?
Christ est le modèle pour l’homme dans le fait de vivre à l’image de Dieu, en ce sens que:
  • l’image originale de l’homme qui, à son tour représente l’image de Dieu, est Christ, et l’homme est créé à partir de l’image du Christ, sur son image. La créature humaine est en même temps projet préliminaire en vue du Christ, c’est-à-dire, Christ est l’image parfaite et fondamentale du Créateur, et Dieu forme l’homme justement en vue de Lui, de Son Fils;
  • les possibilités que le Christ s’ouvre à l’homme ne signifient pas la suppression de la réalité de l’homme en tant que créature, mais sa transformation et sa réalisation selon l’image parfaite du Fils;
  • en même temps, une tension existe entre la dissimulation et la manifestation future de l’image de Dieu: nous pouvons appliquer ici la parole de la première Lettre de Jean: «Dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté» (1 Jn 3,2).
  • tous les êtres humains sont désormais image de Dieu – à l’image du Christ, même si ce qu’ils deviendront n’est pas encore manifesté, surtout à la fin des temps, quand le Seigneur Jésus viendra sur les nuages du ciel, pour que Dieu «soit tout en tous» (1 Co 15,28). L’imago Dei peut être donc considérée, dans un sens réel, comme encore en devenir (son caractère dynamique);
  • • Notre conformation à l’image du Christ se réalise donc parfaitement seulement dans notre résurrection à la fin des temps, dans laquelle Christ nous a précédés et à laquelle s’est déjà associée la Très Sainte Marie, sa Mère.
Par
Monsignor Raffaello Martinelli,
Recteur de la Basilique
des saints Ambroise et Charles Borromée à Rome
 

lundi 8 octobre 2012

JE SUIS CRÉÉ À L'IMAGE DE DIEU: QU'EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ET COMPORTE? [Suite]

 
Le corps participe-t-il aussi a cette image de Dieu?
  • Oui. Le corps aussi, comme partie intrinsèque de la personne, participe à sa création à l’image de Dieu.
  • Dans la foi chrétienne:
    • c’est l’âme qui est créée à l’image de Dieu;
    • mais, puisque l’âme est la forma substantialis du corps, la personne humaine, dans son entièreté, est portatrice de l’image divine dans une dimension tant spirituelle que corporelle;
    • l’homme n’a pas le corps, mais il est aussi le corps;
    • le dualisme corps-âme est donc exclu;
    • l’homme est considéré dans son entièreté, dans son unité; il est esprit incarné, c’est-à-dire âme qui s’exprime dans le corps et corps informé par un esprit immortel;
    • la corporéité est donc essentielle à l’identité personnelle;
    • l’affirmation de la résurrection du corps, à la fin du monde, fait comprendre comment l’homme existe aussi dans l’éternité, après la mort, comme personne physique et spirituelle complète.
  • En conséquence, la foi chrétienne affirme clairement l’unité de l’homme et comprend la corporéité comme essentielle à l’identité personnelle aussi bien dans cette vie que dans l’autre.
 
Pourquoi l’image de Dieu se manifeste-t-elle dans la différence des sexes?
  • Parce que l’être humain existe seulement comme masculin ou féminin, et cette différence sexuelle, loin d’être un aspect accidentel ou secondaire de la personalité, est un élément constitutif de l’identité personnelle. Donc, la dimension sexuelle appartient aussi à l’être image de Dieu. Homme et femme sont également créés à l’image de Dieu, même si chacun l’est de manière propre et caractéristique. Pour cela, la foi chrétienne parle de réciprocité et de complémentarité entre les sexes.
  • Créés à l’image de Dieu, les êtres humains sont appelés à l’amour et à la communion. Puisque cette vocation se réalise de manière caractéristique dans l’union unitivo-procréative entre mari et épouse, la différence entre homme et femme est un élément essentiel dans la constitution des êtres humains créés à l’image de Dieu. «Dieu créa l’homme à son image; à l’image de Dieu il le créa; homme et femme, il les créa» (Gn 1,27; cf. Gn 5,1-2). Donc, selon les Écritures, l'imago Dei se manifeste aussi, dès le commencement, dans la différence entre les sexes.
  • «La sexualité exerce une influence sur les aspects de la personne humaine, dans l’unité de son corps et de son âme. Elle concerne particulièrement l’affectivité, la capacité d’aimer et de procréer, et, d’une manière plus générale, l’attitude pour nouer des rapports de communion avec d’autres» (CEC, 2332).
  • Les rôles attribués à l’un ou à l’autre sexe peuvent varier dans le temps et dans l’espace, mais l’identité sexuelle de la personne n’est pas une construction culturelle ou sociale. Elle appartient au mode spécifique dans lequel l’image de Dieu existe.
  • Cette spécificité sexuelle est renforcée par l’Incarnation du Verbe. Il a assumé la condition humaine dans sa totalité, en assumant un sexe, mais en devenant homme dans les deux sens du mot: comme membre de la communauté humaine, et comme être de sexe masculin (CTI, 34).
  • • En outre, l’incarnation du Fils de Dieu et la résurrection des corps à la fin des temps étendent aussi à l’éternité l’identité sexuelle originaire de l’imago Dei.
Pourquoi l’être image de Dieu implique-t-il aussi notre rapport avec les autres personnes?
  • C’est justement puisque Dieu est Trinité, c’est-à-dire communion de Trois personnes dans l’unique nature divine; de même la personne, créée à l’image de Dieu, et donc capable de relation avec les autres personnes, est un être qui:
    • a une orientation fondamentale vers les autres personnes;
    • est appelé à former avec elles une communauté.
  • • «L’être humain est donc vraiment humain dans la mesure où il actualise l’élément essentiellement social dans sa constitution, en tant que personne à l’intérieur des groupes familiales, religieux, civiles, professionnels et d’autre genre qui, ensemble forment la société environnante à laquelle il appartient» (CTI, 42).
  • • Le mariage constitue une forme élevée de communion entre les personnes humaines et une des meilleures analogies de la vie trinitaire. Ou mieux, «le premier exemple de cette communion est l’union procréative de l’homme et de la femme, qui reflète la communion créative de l’amour trinitaire» (CTI, 56). Quand un homme et une femme unissent leur corps et leur esprit dans une attitude de totale ouverture et donation de soi, ils forment une nouvelle image de Dieu. Leur union, dans une seule chair, ne répond pas simplement à une nécessité biologique, mais à l’intention du Créateur qui les pousse à partager le bonheur d’être faits à son imge (cf. CEC, 2331).
  • L’humanité elle-même, dans son unité originaire (dont Adam est le symbole), est faite à l’image de la Trinité divine. «Tous les hommes forment l’unité du genre humain, de par l’origine commune qu’ils ont de Dieu. En outre, ‘à partir d’un seul homme, Dieu a créé toutes les nations des hommes’ (Ac 17,26). Ensuite, tous ont un unique Sauveur et sont appelés à partager l’éternel bonheur de Dieu» (COMPENDIUM du CEC, 68).

Comment l’être image de Dieu implique-t-il aussi notre relation avec les choses créées?
  • L’être créés à l’image de Dieu est le fondement:
    • de notre relation avec les choses créées;
    • de notre supériorité sur le monde visible: l’homme est le sommet de la création visible, puisqu’il est l’unique à être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu;
    • de notre participation au gouvernement divin de la création.

De quelle manière l’homme participe-t-il à la seigneurie de Dieu sur le monde?
  • La participation de l’homme à la seigneurie de Dieu signifie qu’il:
    • exerce cette seigneurie sur la création visible seulement en vertu du privilège qui lui est conféré par Dieu;
    • reconnaît en Dieu le Créateur de tout, rend gloire et grâce à Lui pour le don de la création, et glorifie le nom de Dieu;
    • n’est pas le seigneur principal sur le monde. Dieu, le Créateur du monde, est le Seigneur par excellence sur le monde. L’homme est un seigneur subordonné (seigneurie ministérielle et subordonnée);
    • est désigné par Dieu à être comme son collaborateur, administrateur. L’homme est appelé par Dieu à exercer, au nom même de Dieu, une administration responsable sur le monde créé. Cette administration «doit se mesurer par la sollicitude pour la qualité de la vie du prochain, y compris celle des générations futures, et exige un respect religieux de l’intégrité de la création» (CEC, 2415);
    • en tant qu’administrateur, il doit rendre compte de sa gestion, et Dieu jugera ses actions.
  • • Cette seigneurie se réalise dans le respect envers le créé: l’homme, comme image de Dieu, n’est pas un dominateur sur le monde. L’administration humaine du monde créé est justement un service rendu à travers la participation au gouvernement divin. «Les êtres humains font ce service en gagnant une connaissance scientifique de l’univers, en s’occupant d’une manière responsable du monde naturel (les animaux et l’environnement inclus) et en sauvegardant leur même intégrité biologique» (CTI, 61).
  • • Le même travail humain «provient immédiatement des personnes créées à l’image de Dieu et appelées à prolonger, les unes avec les autres et pour les autres, l’oeuvre de la création» (CEC, 2427), en collaborant avec Dieu Créateur.
A suivre...

dimanche 23 septembre 2012

JE SUIS CRÉÉ À L'IMAGE DE DIEU: QU'EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ET COMPORTE? [Suite]

 
 
Dans quel sens l’homme est-il créé à «l’image de Dieu»?
L’homme est créé à l’image de Dieu dans le sens qu’il est capable de connaître et d’aimer, dans la liberté, son Créateur. C’est la seule créature, sur cette terre, que Dieu a voulu pour elle-même et qu’il a invitée à partager, dans la connaissance et dans l’amour, sa vie divine. Il a la dignité de personne, en tant que créé à l’image de Dieu: ce n’est pas quelque chose, mais quelqu’un capable de se connaître, de se donner librement et d’entrer en communion avec Dieu et avec les autres personnes (COMPENDIUM du CEC, n° 66). 

Quelles dimensions l’être créé à l’image de Dieu implique-t-il?
L’être créé à l’image de Dieu implique tout l’homme et tout homme.
En particulier:
_ sa dignité;
_ son unité de corps et d’âme;
_ son être d’homme et de femme;
_ sa relation avec Dieu, avec soi-même, avec les autres personnes.
C’est donc l’homme intégral qui est créé à l’image de Dieu. La Bible présente une vision de l’être humain où la dimension spirituelle va avec la dimension physique, sociale et historique de l’homme.

Dans quelle manière l’être créé à l’image de Dieu implique-t-il la dignité de l’homme?
L’être créé à l’image de Dieu implique sa dignité dans la mesure où il en est le fondement.
En effet, la dignité de l’homme:
_ ne s’identifie pas avec les gènes de son ADN;
_ ne dépend pas de son avoir ni de sa capacité de faire, encore moins de son appartenance à une race, culture ou nation;
_ ne diminue pas à cause de l’éventuelle présence de diversités physiques ou de défauts génétiques.
Le fondement de l’authentique et pleine dignité, inhérente à tout homme, se trouve dans le fait d’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. «La dignité de la personne humaine s’enracine dans la création à l’image et ressemblance de Dieu. Dotée d’une âme spirituelle et immortelle, d’intelligence et de libre volonté, la personne humaine est ordonnée à Dieu et appelée, avec son âme et son corps, à la béatitude éternelle» (Compendium du CEC, n° 358).
Ainsi fondée, cette dignité distingue essentiellement l’homme de tous les autres êtres créés (pour cela on parle de différence ontologique – sur le plan de l’être et non seulement sur le plan fonctionnel de l’agir – parmi les êtres humains et le reste du monde). La Bible souligne cette différence déjà dans les premières pages, lorsqu’elle affirme que Dieu, après avoir créé les choses de ce monde, dit: «Et Dieu vit que c’était très bon» (Gn 1,25), mais, après avoir créé l’homme, s’exclame: «Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon» (Gn 1,31).

Dans l’homme, comment s’exerce le rapport de l’être image de Dieu dans sa communion avec Dieu?
L’être créé à l’image de Dieu est le fondement de l’orientation de l’homme vers Dieu.
C’est exactement sur cette ressemblance radicale à Dieu, Un et Trine, que se fonde la possibilité de la communion de l’homme avec la Très Sainte Trinité.
C’est ainsi que Dieu lui-même l’a voulu. En effet, le Dieu, Un et Trine, a voulu partager sa communion trinitaire avec les personnes créées à son image. Ou mieux, c’est par cette communion trinitaire que l’homme à été créé à l’image de Dieu. Le but de l’homme est par conséquent de connaître, d’aimer et de servir Dieu dans cette vie et ensuite de jouir de Lui dans l’autre vie, et aimer le prochain comme Dieu l’aime.
«Créé à l’image de Dieu, l’homme exprime aussi la vérité de son rapport avec Dieu Créateur à travers la beauté de ses oeuvres artistiques» (CEC, 2501).
 
A suivre...

lundi 17 septembre 2012

JE SUIS CRÉÉ À L'IMAGE DE DIEU: QU'EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ET COMPORTE?

 
* Où se trouve le fondement de l’affirmation: «je suis créé à l’image de dieu (imago dei)»?
Cette affirmation se fonde sur la Bible. Plus exactement, dans les premières pages de la Bible, nous lisons: «Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa» (Gn 1,27).
* Quand l’homme commence-t-il à être image de dieu?
L’homme commence à être image de Dieu dès le premier moment de sa fécondation. Cette dignité est donc présente en chaque phase de la vie humaine. L’Église annonce cette vérité non seulement avec l’autorité de l’Évangile, mais aussi avec la force qui dérive de la raison; et c’est exactement pour cela qu’elle sent le devoir de faire appel à chaque homme de bonne volonté, dans la certitude que l’accueil de cette vérité ne peut que valoir pour les individus et pour la société.

 * D’où vient le fait que l’homme est image de dieu?
Ça vient de Dieu. C’est Dieu lui-même qui fait ce don spécial à l’homme. L’homme le reçoit gratuitement. Il ne s’agit donc pas d’une conquête humaine ni une oeuvre de l’homme.
Il revient à l’homme de:
=> reconnaître ce don;
=> remercier le Donateur, Dieu;
=> manifester et faire croître dans la vie les fruits de ce don;
=> témoigner avec courage, dans le propre agir quotidien, l’être à l’image de Dieu.

 * Que signifie: dieu nous a créés à son image?
=> Dire que Dieu nous a créés à son image signifie que:
_ il a voulu que chacun de nous manifeste un aspet de son infini splendeur
a un projet sur chacun de nous;
_ chacun de nous est destiné à entrer dans l’éternité bienheureuse, par un itinéraire qu’il est vraiment;
_ la créature est donc image de Dieu effectivement puisqu’ elle participe à l’immortalité – non pas par sa nature, mais comme don du créateur. L’orientation à la vie éternelle est ce qui rend l’homme créé correspondant de Dieu.
=> «La dignité de l’homme n’est pas quelque chose qui s’impose à nos yeux, elle n’est pas mesurable ni qualifiable, elle échappe aux paramètres de la raison scientifique ou technique; mais notre civilité et notre humanisme n’ont pas des progrès sinon dans la mesure où cette dignité a été plus universellement et plus pleinement reconnue toujours pour plusieurs personnes» (Card. JOSEPH RATZINGER, Discours au Conseil Pontifical pour la Pastorale de la Santé, 28 novembre 1996).
 
A suivre.

jeudi 28 juin 2012


L’AVORTEMENT: UNE ACTION INTRINSEQUEMENT MAUVAISE.

Dieu seul est le Maître de la vie de son commencement à son terme. Donc, personne, en aucune circonstance, ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être innocent. Mais malheureusement aujourd’hui, l’interruption volontaire ou non de la grossesse est devenue chose aisément pratiquée par tout le monde sans aucun regret. L’homme dispose et détruit de ce dont il n’est pas auteur ni co-auteur sans la moindre permission au Créateur du monde qui a façonné le genre humain. « C’est toi [YHWH] qui m’a façonné les reins, qui m’a tissé au ventre de ma mère » Ps 138 (139), 13.  L’avortement surtout dans le milieu juvénile est plus qu’un droit. Sans être légalisé, il est tout simplement devenu un droit personnel. On ‘’saute la grosse’’ quand on veut, quand on ne la désir pas, quand elle doit hypothéquer l’avenir. On avorte par peur de la réaction des parents ou de l’entourage, par manque d’affection à l’auteur de la grossesse. Pour certains meurtriers, ils que les raisons sont simples, plus sérieuses et légitimes : En cas de viol, pourquoi imposer de garder l’enfant ? Pourquoi donner la vie à un enfant handicapé, sachant qu’il va souffrir ? La volonté de supprimer les souffrances inhérentes à la grossesse et à l’enfantement milite aussi en leur faveur. Du côté de la science, la polémique autour de l’embryon qui ne soit pas reconnu comme personne humaine favorise l’interruption de plusieurs grossesses même dans les couples.

N’oublions pas : l’homme fruit de l’évolution du zygote n’est pas un accident. Tout être humain, voulu par Dieu, aussi petit et embryonnaire soit-il est le lieu de la présence de Dieu. Dieu y demeure amoureusement actif, comme dans son temple. Autrement dit, à l’origine de toute personne humaine, il y a un acte créateur de Dieu ; aucun l’homme ne vient en existence par hasard, il n’est pas un accident, il est toujours le terme de l’amour créateur de Dieu. Dans la tradition chrétienne et africaine, l’enfant, qu’il soit né ou non, a toujours été perçu comme une bénédiction de Dieu, une bénédiction sans prix et tout son être porte l’image de Créateur.

En convoquant la Sainte Écriture, la tradition magistérielle, l’anthropologie philosophique, l’éthique  et la psychologie au débat de  la sacralité de la vie humaine, l’Eglise reste ferme et condamne  l’avortement quelque soit  sa nature et les circonstances.

1-Il est indiscutable que l’enfant encore à naître, dès l’instant de sa conception, alors qu’il n’est encore qu’un tout petit embryon a droit à la même dignité (qui commence par le droit à la vie) que toutes les personnes humaines. Si l’on ne peut pas définir l’instant à partir duquel l’ovule fécondé est pleinement une personne humaine, il n’y a pas d’autre solution acceptable que de lui donner dès l’instant de la fécondation tous les droits d’une personne humaine.

2-L’Eglise est contre l’avortement car elle est toujours pour la vie et la protège inconditionnellement, surtout là où elle est la plus faible, fragile et vulnérable. C’est ce qu’elle fait tout au long de l’existence (malades, personnes handicapées, vieillards...).

3-L’Eglise est donc contre l’avortement car c’est un meurtre. Et plus la personne assassinée est faible, plus le meurtre et coupable. Or, nul n’est plus faible qu’un embryon.

4-Lors du drame d’un viol, on ne répare pas les souffrances en tuant un innocent. Personne n’a demandé à ce qu’il vienne, pas même lui (aucun enfant ne le fait), mais cela ne saurait justifier qu’on s’en débarrasse parce qu’il dérange.

5-Il est utopique de chercher à avoir un monde sans guerre, injustice, violence, exclusion, torture, tant qu’on laissera se dérouler cette première des guerres, violence, injustice, exclusion, torture. Surtout qu’elle touche ici à ceux qui n’ont pas même leurs cris pour se défendre. La femme qui a déjà subi le traumatisme du viol n’a pas besoin qu’on y ajoute celui de l’avortement. C’est toujours une blessure d’une incroyable profondeur (contrairement à ce que prétendent beaucoup qui ont intérêt dans la question), car elle touche à la faculté de transmettre la vie qui est dans l’essence même de l’identité de la femme. On peut comprendre que la femme après avoir accouché ne puisse pas élever cet enfant qui lui rappelle son traumatisme. Cependant de nombreuses associations proposent de trouver des familles d’accueil qui vont l’accompagner pendant sa grossesse et qui sont prêtes à garder l’enfant si, une fois le premier choc passé, elle ne se sent toujours pas capable de le garder.

6-Mère Térésa rappelait courageusement devant le Sénat Américain : "Quand l’enfant devient l’ennemi no1, alors tout homme est susceptible d’être mon ennemi à abattre. Que tous ceux qui ne peuvent garder leur enfant me le confient"

7-L’enfant qui viendra après celui qui aura été avorté risque d’être marqué par cet avortement précédent, car le lieu de sa croissance, qui aurait toujours du être le berceau de la vie, aura été marqué par la mort. De plus, à un niveau parfaitement inconscient, il saura que sa mère en aura rejeté un autre, avec tous les traumatismes que ça implique (ce point : à ne jamais dire en mission devant une classe par respect pour celles qui dans la classes auraient connu ce drame. Pas de cette manière).

8-Il est faux de prétendre qu’un enfant handicapé est forcément malheureux. Ils sont souvent très joyeux. Et s’il est vrai qu’il va souffrir, ça ne justifie aucunement qu’on le tue. Car nous passons tous par la souffrance à des degrés divers, sans que ça nous ôte le droit de vivre. La dignité de la personne handicapée, qui n’est aucunement atteinte par son handicap, interdit qu’on s’en débarrasse. Il est à noter que les personnes qui prétextent le bien de la personne handicapée pour justifier sa suppression sont rarement honnêtes : il s’agit de leur propre bien être, qui exige de ne pas avoir à s’occuper d’un plus faible, d’un "non-productif".

9-On ne peut pas dire que l’Eglise considère l’avortement comme un péché extrêmement grave sans également rappeler que rien n’est au delà de la miséricorde de Dieu, que tout peut être pardonné si ce pardon et demandé d’un cœur sincère. Redisons aussi que nous savons bien que la plupart des femmes qui ont avorté ne l’ont pas fait de gaieté de cœur, mais ne sachant que faire d’autre, parfois avec des pressions immenses de la part de leurs familles et du corps médical.

L’embryon est crée à l’image et à ressemblance de Dieu. Cet être humain, plus qu’une personne, est l’image de Dieu. Lui porter atteinte, c’est porter atteinte au Créateur. Dès le premier jour de la fécondation, l’être humain est déjà présent en acte, car à chaque étape de sa maturation, aucune substance extérieure ne s’y ajoute. C’est un homme déjà celui qui doit devenir un homme (disait Tertullien). La vie à toutes les étapes de son évolution doit être protégée. C’est un droit naturel et divin. Dans tous les cas, c’est un homicide anticipé que d’empêcher de naître et peu importe qu’on arrache l’âme déjà née ou qu’on la détruise au moment où elle naît. 

Ce peut être une question grave de santé,  parfois de vie ou de mort pour la mère ; ce peut être la charge que représente un enfant de plus, surtout s’il y a de bonnes raisons de craindre qu’il sera anormal ou arriéré; ce peut être le poids que prennent en divers milieux des considérations d’honneur et de déshonneur, de déclassement, jamais aucune de ces raisons ne peut donner objectivement le droit de disposer de la vie d’autrui même commençante, répond la déclaration sur l’avortement provoqué. Toujours et partout, en toutes circonstances, l’avortement est un acte intrinsèquement mauvais : il s’agit d’un meurtre, d’un homicide volontaire qui tue intentionnellement un être commençant à vivre, un être le plus innocent, le plus faible et sans défense.

Laissons les enfants vivre : Dieu a son plan sur chacun d’eux pour le bien de l’humanité et de l’Eglise.

Père Georges Willibrord GAYET, gayetleparisien@yahoo.fr

Messages les plus consultés