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samedi 18 février 2012

Recollection de Carême aux Jeunes

 « DIEU NOUS A RECONCILIES AVEC LUI PAR LE CHRIST ET, A NOUS-MÊMES, CONFIE L’ŒUVRE DE LA RECONCILIATION » (Cf. 2Co 5,18)
 

Nous commençons le Temps de Carême, un temps de grâce que le Seigneur accorde à Chacun de nous comme une invitation à changer de vie, à mettre de l’ordre dans notre cœur, à nous convertir : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15). Voilà l’appel qui retentit dans l’Evangile du 1er dimanche de carême de cette année (B). Cet appel ne doit pas tomber dans le vide ou s’étouffer dans le flot de nos préoccupations matérielles et existentielles. Quelle orientation concrète pouvons-nous donc donner à notre démarche de conversion au cours de ce carême 2012 ? Le contexte ecclésial de la réception de l’Exhortation post Synodale Africae Munus (AM) nous motive à aborder à nouveau la question de la réconciliation à travers le thème suivant : "Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ et, à nous-mêmes, confie l'œuvre de la réconciliation" (Cf. 2Co 5,18).



1- « Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ… » : Jésus agent de l’œuvre de réconciliation initiée par Dieu son Père

  Nous voudrions simplement reproduire intégralement ici un extrait de l’exhortation apostolique Africae Munus où le Pape Benoît XVI fait un commentaire clair très enrichissant du thème de notre recollection :

C’est la grâce de Dieu qui nous donne un cœur nouveau et qui nous réconcilie avec lui et avec les autres. C’est le Christ qui a rétabli l’humanité dans l’amour du Père. La réconciliation prend donc sa source dans cet amour ; elle naît de l’initiative du Père de renouer la relation avec l’humanité, relation rompue par le péché de l’homme. En Jésus-Christ, « dans sa vie et dans son ministère, mais, spécialement, dans sa mort et sa résurrection, l’Apôtre Paul avait vu Dieu réconcilier le monde (toutes les choses sous le ciel et sur la terre) avec lui-même, ne tenant plus compte des fautes des hommes (cf. 2 Co 5, 19 ; Rm 5, 10 ; Col 1, 21-22). L’Apôtre avait vu Dieu réconcilier les Juifs et les Gentils avec lui-même, créant un homme nouveau à la place des deux peuples (cf. Ep 2, 15 ; 3, 6). Ainsi, l’expérience de la réconciliation établit la communion à deux niveaux : d’une part la communion entre Dieu et les hommes, et d’autre part, du fait que l’expérience de réconciliation nous fait aussi (nous, l’humanité réconciliée) “ambassadeurs de réconciliation”, elle rétablit également la communion entre les hommes ». « Ainsi, la réconciliation ne se limite pas au dessein de Dieu de ramener à lui dans le Christ l’humanité séparée et souillée par le péché, à travers le pardon des fautes et par amour. C’est aussi la restauration des relations entre les hommes au moyen de la résolution des différends et la suppression des obstacles à leurs relations grâce à leur expérience de l’amour de Dieu ». [1]



Suite à la désobéissance de l’homme, Dieu le Père a donc pris l’initiative de nous réconcilier avec lui ; il l’a réalisé en Jésus-Christ son Fils, et nous envoie à notre tour en mission de réconciliation.



2- « … A nous-mêmes, (il) confie l'œuvre de la réconciliation » : Le chrétien et sa mission de réconciliation

Le temps de carême nous offre l’occasion privilégiée de mettre en œuvre la mission de réconciliation qui nous est confiée. L’assemblée synodale nous propose de suivre une triple démarche assez intéressante à savoir : la réconciliation avec soi-même ; la réconciliation avec les autres ; la réconciliation avec Dieu.



2-1. La réconciliation avec soi-même

Cette expression n’est pas courante et pose à beaucoup une question de sens : comment peut-on se réconcilier avec soi ? N’est-ce pas que cela suppose-il qu’on peut s’offenser soi-même ? Loin de nous lancer dans ce débat, nous allons simplement souligner en quoi consiste cette réconciliation avec soi-même.

Se réconcilier avec soi-même, c’est retrouver sa vraie identité et y correspondre ; c’est vivre la vérité de son être. Qui suis-je réellement ? Est-ce que je suis « moi », ou bien je vis et je pense par les autres ? Est-ce que j’ai de la personnalité, ou biens je me laisse entrainer, je suis aveuglement les autres, je me cache derrière l’influence de la personnalité des autres ? Est-ce que je suis sincère avec moi-même ou bien je vis dans la duplicité ? Suis-je responsable, libre et conscient dans mes actes ?

Qui suis-je ? Je suis X et non Y ; je suis chrétien et non animiste, musulman ou autre… Je suis jeune et non enfant ou vieux. Pour moi, me réconcilier avec moi-même sera de faire l’effort de vivre réellement en tant X, jeune chrétien, et donc d’oser opérer les choix qu’impose cette identité. Notre jeunesse chrétienne a besoin de retrouver son identité propre qui se fonde sur le Christ, au lieu de se travestir avec des contre-modèles atypiques qui l’éloigne de l’essentiel.

L’effort de réconciliation n’est pas seulement réflexif, il devra s’ouvrir aussi sur le prochain, d’où la réconciliation avec les autres



2-2. La réconciliation avec les autres

« Les autres », ce sont : mon prochain, mes frères et sœurs, mon camarade de classe, mon collègue de service, ceux qui sont dans la même association ou le même groupe que moi, ceux qui sont dans mon quartier, toutes les personnes que je rencontre ou avec qui j’ai une relation quelconque, hommes ou femmes, grands ou petits, riches ou pauvres.

Bien souvent, beaucoup de situations voulues ou non nous opposent à eux et dégradent profondément nos relations, en engendrant des conflits. On peut citer : les conflits d’intérêts, l’ambition démesurée, l’orgueil, l’argent, les injustices et humiliations, les querelles d’attribution de rôles et de responsabilités dans les groupes, la gestion opaque des biens matériels du groupe, les conflits de générations…

Ces situations créent des lésions graves et des ruptures dans nos cœurs et dans nos communautés. Ce temps de carême nous offre l’heureuse occasion de la réparation, de la réconciliation avec tous, pour que la paix règne. C’est à nous de faire la démarche et d’aller vers les autres pour leur tendre la main et leur proposer la paix (rappelez vous la parole du Christ : « Quand donc tu t’avances pour présenter à l’autel ton offrande, si tu te souviens que ton frère a quelque chose à te reprocher, laisse là devant l’autel ton offrande, et va d’abord te réconcilier avec ton frère. Ensuite tu reviendras présenter ton offrande » (Mt 5,23-24). La réconciliation avec Dieu passe nécessairement par la réconciliation avec le prochain. Amour, vérité, justice, humilité… doivent gouverner au plus haut degré notre agir. Nous ne pouvons pas nous approcher du Seigneur dans les sacrements surtout de l’Eucharistie, si nous cultivons la mésentente, la discorde, la haine, la division (Rappelez-vous les paroles de St Paul : « Nous sommes plusieurs, mais nous devenons un seul corps, car il n’y a qu’un seul pain et tous nous participons du même pain » (1Co 10,17). La réconciliation avec le prochain exige de notre part une bonne volonté, une disposition de cœur et disponibilité d’écoute et de pardon. Cela doit se ressentir dans un certain nombre de comportements :

§  Par rapport à nos parents et éducateurs, nous devons retrouver et garder notre place d’enfants et d’apprenants dans l’obéissance et la docilité.

§  Es-tu un responsable, n’oublie pas que tu es au service et non au-dessus de tous et que tu dois donner le bon exemple ; tous, responsable et membres, devront se soumettre aux statuts ou règlement.

§  Les adultes et les personnes âgées de nos communautés ne sont pas nos égaux ou, pire, nos rivaux ; même s’ils ne pensent pas comme nous, ne cherchons pas à nous opposer à eux, mais plutôt entrer en dialogue avec eux pour un enrichissement réciproque dans le respect et l’ouverture.

§  Le respect de la dignité, de l’amour propre les uns des autres ou du bien propre des autres est indispensable.

§  La correction fraternelle : accepter les remarques et savoir aussi les faire avec tact et délicatesse.

§  Ne passer se laisser aller aux ambitions démesurées. Le Pape nous nous le dit assez clairement : « Chers jeunes, des sollicitations de toutes sortes : idéologies, sectes, argents, drogue, sexe facile, violence…, peuvent vous tenter. Soyez vigilants. »[2]

§  Développer l’entraide mutuelle, l’esprit d’équipe, de coopération et de collaboration

§  Le sens et la culture du pardon donné et reçu devront briser nos élans de haine, de vengeance, de rancœur et de rancune.



2-3. La réconciliation avec Dieu

« Laisser vous réconcilier avec Dieu » (2Co 5,20b) Le lieu par excellence de la réconciliation avec Dieu est le Sacrement de Pénitence qui nous offre l’occasion d’expérimenter l’inépuisable miséricorde d’un Dieu qui nous aime. « Célébré dans la foi, ce sacrement est suffisant pour nous réconcilier avec Dieu et le prochain »[3] Voilà pourquoi, le Pape nous invite à « vivre la vérité du Sacrement de la pénitence et de la réconciliation »[4]. Autrement dit, nous devons nous confesser, bien le faire, apprendre ou réapprendre à bien le faire.

Il s’agit de revoir la fréquence de nos confessions, au minimum une fois par mois. Il ne suffira pas d’attendre la grande ‘’confession pascale’’. Il est fortement recommander de se confesser déjà tout au début du temps de carême pour prendre un bon départ ; une autre confession nous permettra de faire un bilan à mi-parcours et nous préparera à la confession pascale vers la fin des 40 jours.

Chaque confession nécessite une préparation préalable : Sprier et méditer la Parole de Dieu, Sfaire un examen de conscience fouillé, rigoureux et précis, Ss’avouer à soi-même ses propres fautes, ne banaliser ou relativiser aucun péché, Sles regretter sincèrement (contrition), Sprendre la résolution de ne plus les commettre, se soustraire à temps aux occasions de péché et ne pas les créer soi-même, Saller vers un confesseur, Saccomplir la pénitence.



Chers amis jeunes, la réconciliation avec soi-même, avec les autres et avec Dieu, constitue un ensemble homogène dans un mouvement de corrélation continue. Il n’y a pas de vraie réconciliation avec Dieu si on n’a pas pris le temps de faire l’unité en soi-même et avec les autres. L’effort de réconciliation avec soi-même et avec le prochain est un impératif qui nous vient de Dieu et nous renvoie à lui. Nous sommes désormais les ambassadeurs de la réconciliation. Voici pour nous le temps de la grâce, le temps du Salut. Saisissons-le à pleines mains et à cœur joie. Bon et fructueux temps de Carême à tous !                                                       

Père Ghislain MAFORIKAN



[1] AM n°24
[2] AM n°63
[3] AM n°33
[4] AM,n°33

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